LA HORDE: CRITIQUE DE FILM

In 2010 a couple of French friends asked me if I would like to write a review of a zombie film for their new website, Tout ça (now sadly defunct). Since I had never had anything published or posted in French before, I leapt at the chance, attended a press screening of La horde at Cinéma Max Linder, and wrote the review you see below. I don’t kid myself that it’s fluent or elegant, but my editors made only minor adjustments before posting it, so I like to think it wasn’t that bad. Perhaps, to a native French speaker, it has a charming English accent. (Or not.)

If you don’t understand French but fancy reading this, Google Translate is a useful resource – though, alas, it does seem to me to have decreased in reliability each time I use it. But if you studied even just a bit of French at school, I urge you to give it a try anyway – you may find it easier to understand than you think.

So this is my first, and so far only, review in French.

Crêpage de chignon, by the way, is the French term for “catfight”.

THE HORDE, (aka LA HORDE), British poster art, from left: Jean-Pierre Martins, Claude Perron, Eriq Ebouaney, 2009. ©IFC Films

THE HORDE, (aka LA HORDE), British poster art, from left: Jean-Pierre Martins, Claude Perron, Eriq Ebouaney, 2009. ©IFC Films

Le zombi, après Time magazine, est Le Monstre Officiel de la Récession. Plus l’économie s’affaiblit, plus les films de zombi à petit budget se multiplient. Pas étonnant, car le maquillage de morts vivants n’est pas cher et les histoires sont faciles à écrire. Les zombis veulent bouffer les vivants; les vivants, évidement, ne veulent pas être bouffés. Et ça y est!

Il n’y a pas longtemps qu’on a vu Bienvenue à Zombieland, [Rec] 2 et Dead Set. On va bientôt voir Survival of the Dead, Resident Evil: Afterlife, Doghouse… Parmi cette pandémie de mort vivante, un nouveau film de zombi a besoin d’un point fort pour se détacher de la foule. La horde, de Yannick Dahan et Benjamin Rocher, n’est pas le premier zombi-teuf français; c’est précédé par Les revenants (zombi d’art et d’essai) et Mutants (zombi montagnard). Mais disons-nous que c’est le premier film de zombi banlieusard.

On dirait que le modèle est Assaut (1976) de John Carpenter, (déjà inspiré de Rio Bravo) qui fut agréablement pillé par le thriller français Nid de guêpes même avant le remake officiel Hollywoodien. C’est à dire, des flics et des escrocs, coincés ensemble dans un endroit isolé, unis contre un ennemi anonyme, innombrable, implacable.

Ici, un poignet de poulets se glissent dans une tour HLM quelquepart au nord de Paris, avec le but de se venger sur les gangstas là-dedans, qui ont tué un de leurs camerades. La descente tourne mal, les flics survivants sont pris en otage et hop! Tout d’un coup, les morts se lèvent et se mettent à l’attaque. En même temps, des milles de zombis s’amassent à l’extérieur de l’immeuble. Ni avertissement, ni explication. Mais situation grave.

Aucun temps pour faire les présentations formelles. Bref, les flics sont durs, les malfrats sont durs, en plus les zombis sont durs aussi. Au début, le film patauge dans les imprécisions, comme si ne sachant pas comment se lancer dans l’histoire (une scène à un enterrement est particulièrement maladroite), mais aussitôt que les cadavres ambulants se déchainent, le tout roule comme un train fou.

horde

La petite bande d’alliés se deplace dans les couloirs et dans les cages des escaliers pour faire… eh bien, pour faire quoi, exactement? Ils cherchent à se sauver, c’est clair, mais pour aller où? Car nous avons déjà vu avec eux, depuis la toiture, toute Paname est en pleine crise: la fumée, des hurlements, des explosions. C’est le bordel partout. Donc à quoi ça sert, de sortir? Ne serait-il pas plus pratique de rester en étage, derrière une porte bien blindée?

Mais bon, tant qu’il y a d’action, on n’a pas le loisir de chercher la petite bête. Et l’action, c’est pas mal. On a déjà vu (dans 28 jours plus tard et sa suite, par exemple) les zombis qui courent comme Usain Bolt, mais ici les zombis se battent aussi. Ou plutôt, ils jouent le rôle de punching-bag. Bien que la violence contre des humains ne semble pas toujours politiquement correct dans les films, vers les morts vivants toute cruauté extrême est admissible: les railleries sexuelles, les membres brisés, les visages reduites en purée.

D’autre part, le film doit se passer dans un univers alternatif où La nuit des mort vivants et ses centaines de suites et imitations n’existaient jamais. Il semble une éternité que nous sommes été tous au courant comment tuer un zombi: faut détruire le cerveau, soit le flinguer, soit l’écraser, soit le brûler. Pourtant ici, bien que nos braves font éclater une tête de temps en temps, c’est plutôt par hasard. Ils tirent dans les torses, ils font les coups de pied ou les coups de couteaux ou les coups de poing n’importe où dans les cadavres ambulants, et c’est n’importe quoi. Plein de fois je voulais crier, Nom de Dieu, in the fucking HEAD, putain!

Entre les séquences les plus marquantes, un crêpage de chignon hyper-vicieux dont une des participantes est vivante, l’autre décédée. Montage rapide, mais pas au niveau chiant comme dans (par exemple) Quantum of Solace. On voit aussi un seul mec bloqué sur une bagnole entourée par les MILLIONS de zombies affamés, ce qui est impressionnant, ne serait-il seulement parce que la production a réussi à rassembler tant d’extras mal payés mais quand même prêts à s’entasser dans un parking morne. Pas énormement de résonance métaphorique (les zombis banlieusards sont-ils la racaille? Ou sont-ils l’insurrection des opprimés? À débattre… mais de toute façon il faut nouer des alliances pour survivre) mais tout se déroule d’une vitesse assez haletante.

Dans un tel déchaïnement de carnage, on n’attend pas que les acteurs se distinguent, mais il faut quand même noter que Eriq Ebouaney, qui joue le gangsta-chef, a d’une présence formidable; que Claude Perron au visage jolie tête de mort, qui joue une des flics, est aussi dure que ses confrères; et que le vétéran Yves Pignot s’amuse bien en rôle de papy ex-militaire qui se met à trancher, broyer, étriper les zombis avec un tel bonheur qu’on n’ose pas imaginer ce qu’il faisait pour se marrer jusqu’à maintenant.

lahordezombiesaplenty

This review was first posted on the website Tout ça in February 2010. It has been lightly edited, and I have made what I think are improvements to the original French. Among other things, I have changed the spelling of “zombie” to “zombi” throughout, though both spellings are acceptable in French.

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